vendredi 3 juin 2011

Ce qui a fait de moi le Biturige que je suis.

Ce qui fait de moi un Biturige, c'est ce qui a fait de ma France natale la France d'aujourd'hui : à force de réformer le travail accompli patiemment par nos ancêtres dans le seul but d'installer un ordre venu d'ailleurs, à force de ruiner la langue monumentale qui faisait l'unité des Français pour établir à sa place une sorte de sabir atlantique, à force, enfin, de faire piétiner par tout ce qui vient d'ailleurs le terrain culturel qui faisait l'originalité des Français, et leur fierté, le socle des origines a, semble-t-il, refait surface, et, finalement, il vaut encore mieux être un simple Biturige que l'administré de ... "ça" (veuillez noter au passage l'usage particulièrement adapté des guillemets anglais pour encadrer la chose et la mettre en «valeur»).

Mais par dessus tout, s'il n'y avait eu que «ça», je ne serai pas devenu Biturige pour autant car c'est bien la seule érosion du vernis français qui a fait ressurgir mon identité sous-jacente. Ainsi ne serai-je pas devenu Biturige si je ne l'avais pas été auparavant. On ne devient en fait que ce que l'on est, comme on n'est jamais que ce qu'on devient : être et devenir sont intimement imbriqués. Qui donc a dit qu'on ne pouvait pas à la fois être et avoir été ?

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