Poutine au berceau de la gastronomie gauloise cisalpine.

Milan, c'est ville la capitale de la Gaule cisalpine, mais c'est aussi le centre d'Expo 2015,  l'Exposition Universelle de cette année, dont le thème est «nourrir la planète.»

Le Président russe y a rencontré hier le Président du Conseil italien, après qu'ils se soient entretenus quatre jours plus tôt à Moscou (Cf. notre précédent article : Poutine à Moscou).

Greta Sclaunich a rendu compte pour le Corriere della Sera de cette visite dans ce «milieu des terres» (Mediolanum) qu'est Milan. Nous en retranscrivons ici la substantifique moelle en gaulois transalpin devenu depuis notre bonne vieille langue française :

Rencontre entre le président russe et le Président du Conseil à Expo.
Poutine : «L'Italie est un partenaire important pour la Russie.»
Renzi : «Expo, la base pour relancer l'amitié italo-russe.»

D'autres thèmes, cependant, furent abordés, tels que :

• La coupe du monde de football à Moscou en 2018;
• la situation troublée dans et autour de la Méditerranée;
• mais surtout l'Ukraine et les sanctions économiques.

Poutine: «L'Italie est un partenaire important de la Russie.»

Poutine est venu inaugurer la journée de la Russie à l'Expo 2015. Il a déclaré que son «pays a été l'un des premiers à appuyer la demande italienne pour l'Expo 2015,» soulignant que «la Russie et l'Italie sont liés par des liens très étroits» et que «l'Italie est un partenaire important de la Russie depuis 500 ans.» Donc bien avant la création de l'Italie qui remonte à la fin du 19ème siècle.  Au milieu de son discours, le Président russe a révélé que la Russie, «en 2014, a battu un record en production 105 millions de tonnes de céréales, ce qui a permis non seulement de satisfaire la demande nationale, mais aussi de contribuer à la sécurité alimentaire dans le monde en réservant quelques 30 millions de tonnes à l'exportation.» Il a décrit ensuite brièvement le pavillon, «un des plus grands de l'exposition avec près de quatre mille mètres carrés. Dedans y sont exposé nos conquêtes en matière d'économie, de culture et de science.» Et de conclure en exprimant «sa reconnaissance au Président Renzi pour sa participation à la Journée nationale russe.»

Renzi: «L'Expo est une base pour redémarrer l'amitié italo-russe.»

Renzi aussi a parlé dans son discours de l'importance de l'Expo, disant que «non seulement elle est un rendez-vous touristique et commercial,» mais «un enjeu à l'heure où le monde est face à un carrefour.» «L’'Italie est fière et orgueilleuse d'avoir construit une avec l'Expo 2015 une démonstration culturelle et pas seulement commerciale.». Il a parlé des rapport entre les deux pays en mettant la culture en exergue, puis a déclaré que : «travaillons ensemble pour faire non seulement de l'Expo un grand moment de réflexion et d'approfondissement, mais aussi, pour réussir à repartir de l'amitié traditionnelle entre l'Italie et la Russie, pour affronter les défis, qu'il s'agisse de ceux que nous voyons aujourd'hui sur des positions divergentes, ou qu'il s'agisse de ceux que nous envisageons ensemble.»

Le débat sur le Mondial et la vodka.

Passons sur les blagues bon-enfants concernant les différences de niveau entre leurs équipes respectives de football et le pronostic pour le Mondial 2018, et passons aussi sur les différences entre les boissons traditionnelles dont les deux dirigeants s'enquillèrent allègrement un verre --à votre santé !

La visite et les rencontres.

Passons aussi sur les rencontres avec tous ces gens plus importants les uns que les autres, et venons-en au plat de résistance.

Les deux dirigeants ont tenu une conférence de presse conjointe où ils ont parlé principalement de ... l'Ukraine !

Conférence de presse sur l'Ukraine et la Méditerranée.

Renzi a convenu que «les accords de Minsk 2, s'ils sont intégralement respectés, sont pour tous une étoile polaire : il faut mettre un terme à l'évènement ukrainien en allant au-delà de cette phase de tensions.» Sur le terrorisme international et la crise en Libye, par contre, «la volonté de trouver ensemble une solution est une priorité de notre colloque». Renzi a expliqué ensuite que les deux dirigeant se reverraient en novembre en Turquie pour le G20, évoquant encore de l'importance du partenariat avec la Russie : «L'’Italie sort d'une grande période de difficulté, et les chiffres révèlent un début de reprise est en cours, mais la route est encore longue.». Pour Renzi «la Russie est en première ligne pour affronter les menaces globales, telles que le terrorisme international. Je suis certain que nous continuerons à collaborer: en acceptant et en adhérant aux accords de Minsk2 je présage qu'on pourra balayer de la table l'unique élément de divergence sur le panorama international.»

Les sanctions.

Poutine : «--Nous avons parlé avec Renzi des sanctions qui ne peuvent pas être un obstacle réel. Soit nous les éliminons, soit nous les modifions pour soutenir les entreprises qui veulent collaborer avec nous. Et ça vaut aussi pour les contrats signés dans les domaines du militaire et de la technologie.» Poutine a souligné aussi que «si les échanges ot chûté de 25% au dernier trimerstre, cela ne sattisfait ni nous ni les entrepreneurs italiens: si les sanctions contre la Russie n'étaient pas retirées, les entreprises italiennes perdraient pour un milliard d'euros de contrats.» Le président russe a mis sur le compte des sanction la fermeture de nombreuses entreprises italiennes, et dit que cela valait aussi pour la co-opération dans des secteurs comme le militaire ou la technologie: «on les empêche de travailler: nous avions aussi des projets dans le domaine des infrastructures et il est évident que les compagnies italiennes intéressées aujourd'hui sont à l'arrêt. Cela endommage notre interaction, il faut trouver des issues.» Puis, Poutine a rappellé que par rapport à la situation ukrainiennes, la Russie «est pour le respect des accords de Minsk.»

 

Pour ce qui concerne la Lybie, le Président russe a déclaré être favorable à la résolution de «la crise par des moyens pacifiques.»